Londres s'inquiète de l'entrée des Roumains et des Bulgares

Débordé par les migrants d'Europe centrale, Londres s'inquiète de l'entrée des Roumains et des Bulgares dans l'UE
LE MONDE | 24.08.06 | 15h12 • Mis à jour le 24.08.06 | 15h12

LONDRES CORRESPONDANT


Pour endiguer l'afflux attendu de Roumains et de Bulgares lors de l'adhésion - prévue au plus tard en janvier 2008 - de ces deux pays à l'Union européenne (UE), le Royaume-Uni pourrait établir un moratoire de plusieurs années à l'ouverture sans restriction de son marché du travail à leurs ressortissants.


L'omniprésence, ces derniers temps, du thème de l'immigration de l'Est est le résultat de l'ampleur du mouvement migratoire venu des nouveaux pays adhérents depuis deux ans.

La publication, mardi 22 août, de données officielles a avivé la polémique naissante sur l'attitude à adopter face aux futurs immigrants roumains et bulgares.

Le Royaume-Uni a intégré officiellement, depuis le dernier élargissement de l'Union en mai 2004 et jusqu'en juin 2006, 427 000 arrivants des huit nouveaux pays membres d'Europe centrale et de la région baltique.

Ce total comprend 264 000 Polonais, 50 535 Lituaniens, 44 300 Slovaques. Il ne concerne que ceux qui sont enregistrés auprès du Worker's Registration Scheme chargé de délivrer les permis de travail exigés.

A écouter l'ancien président de la commission de l'intérieur de la Chambre des communes, John Denman, le nombre de ces nouveaux arrivants européens pourrait approcher le million, si l'on tient compte de ceux exerçant une activité saisonnière dans l'agriculture.

Le même mouvement a été observé en Irlande, mais pas en Suède - les deux pays qui avaient suivi l'exemple britannique en ne posant aucune restriction à l'installation de ces nouveaux venus, comme le permettaient les accords d'adhésion pour une période transitoire de sept ans.


MOUVEMENT "INCONTRÔLABLE"


Le gouvernement Blair, qui avait prédit l'accueil de 13 000 migrants venus des huit nouveaux pays, est embarrassé. Les clignotants sont aujourd'hui au rouge. En un an, le chômage est passé de 4,9 % à 5,5 %.

Les collectivités locales se déclarent submergées alors que leurs subventions sont calculées d'après le recensement de 2001. Dans ces circonstances, l'opposition conservatrice a beau jeu d'agiter l'épouvantail des Roumains et des Bulgares. Leur nombre potentiel est estimé entre 60 000 et 140 000.

Le lobby anti-immigration Migration Watch, marqué à droite, dénonce un mouvement "incontrôlable".

Les syndicats évoquent le spectre d'une hémorragie d'emplois dont bénéficiaient les travailleurs britanniques non qualifiés, notamment ceux issus des minorités ethniques. Même la Confédération de l'industrie britannique, pourtant favorable à cette immigration, réclame une pause. Le Foreign Office reconnaît désormais "l'existence d'un problème".

Publiée au printemps, une étude du cabinet Ernst & Young estimait que l'immigration de l'Est était un "élixir" pour l'économie britannique, aidant à réduire l'inflation, améliorant la productivité et augmentant les recettes fiscales.

Le dernier rapport officiel insiste sur l'avantage de l'arrivée sur le marché du travail d'une population jeune (82 % d'entre eux ont entre 18 et 34 ans), majoritairement célibataire, ce qui limite les pressions sur les services sociaux et les écoles.

La plupart occupent des emplois - bâtiment, entretien, agriculture, restauration et chaînes d'assemblage - boudés par les jeunes sortant des écoles britanniques. Plus de 80 % sont payés en moyenne 6 livres (8,87 euros), à peine au-dessus du salaire minimum (5,35 livres).

Marc Roche
Article paru dans l'édition du 25.08.06

Que vous inspire l'attitude des Anglais ?????
Trouvez-vous que leurs craintes soient justifée ??

s'ils ont peur que les bulgares viennent leur piquer le boulot !!!!

L'Irlande ne veut pas des Bulgares ou Roumains :

http://www.novinite.com/view_news.php?id=68666

Les Bulgares resteront peut-être chez eux si... :
Séminaire sur les Fonds structurels de l’Union européenne

La Bulgarie recevra plus de 12 milliards d’euros d’aide au cours des 7 prochaines années de l’Union européenne. C’est ce qu’a annoncé à Vidin, en Bulgarie du Nord, le ministre des finances Plamen Orécharski qui a inauguré un séminaire sur le thème « les Fonds structurels européens : possibilités et défis ». Si ces fonds sont correctement affectés, ils pourront garantir la croissance économique et sociale durable de la Bulgarie, a précisé Orécharski. (source BNR)

sinon nous on veut bien qu'ils viennent chez nous ! plus personne ne veut travailler par ici... par exemple : Je cherche un maçon depuis des semaines

Oui je suis tout a fait d'accord, les Bulgares sont des gens travailleurs et courageux !!!!

Je l'ai constaté en BG certaines personnes de ma connaissance exercent 2 métiers afin de pouvoir joindre les deux bouts. Mon gendre qui est quelqu'un de bagagé a accepter d'exercer en france un métier difficile celui de technicien de surface afin de gagner sa vie et surtout d'apprendre en travaillant la langue francaise qu'il ne maitrisait pas du tout lors de son arrivee. Il a tellement été consciencieux dans sa tache que les propriétairesdes résidence dans lesquelles il exercait, lorsqu'il a annoncé son prochain départ, ont tout fait pour le persuader de rester. Mais ce métier était provisoire et ce n'est nullement son ambition c'est pourquoi il rentre en BG. Néanmoins c'est pour vous dire le sérieux de ces gens et moi je le constate également avec les étudiants Bulgares que je cotoye, ils se donnent a fond dans leur études pour ragagner au plus tot leur pays qu'ils souhaitent aider a grandir correctement au sein de l'Europe.

La Bulgarie et le monde

Edité le août 25, 2006, 13:58 BG

Source : Radio-Bugarie


Le battage médiatique autour des immigrés bulgares en Grande-Bretagne

A la veille de la décision finale sur la date de l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne, dans la presse britannique a été lancée une véritable campagne contre un éventuel afflux de travailleurs immigrés bulgare dans le pays. Peut-on parler d’un danger de réelle invasion de main d’œuvre bulgare sur le marché du travail de l’île, ou cela relève des affaires intérieures britanniques ? Un commentaire sur le sujet par Kostadin Filipov :
En réalité, les publications qui ont défrayé la chronique et fait exploser les médias britanniques parlent d’un certain danger d’une nouvelle vague migratoire en Grande-Bretagne suite à l’adhésion à l’Union européenne de la Bulgarie et de la Roumanie. Mais ceux qui suivent de près l’actualité savent que ce scénario s’est déjà produit lors de l’entrée des 10 nouveaux membres, ex pays de l’Est, il y a deux ans. Et pourtant, depuis 2004, plus de 400 000 Polonais, Tchèques, Hongrois et ressortissants des pays Baltes se sont installés en Grande-Bretagne pour des raisons économiques.
Aujourd’hui, la presse britannique réveille les vieux démons et ses critiques sont orientées vers cette nouvelle vague d’immigrés, bulgares et roumains, qui pourraient menacer le marché du travail britannique à partir de l’année prochaine.
M’est avis que cette campagne est destinée à la consommation nationale. Il est certes vrai que le problème de l’immigration est un problème global, et un aspect de la politique du gouvernement britannique, mais elle s’inscrit en réalité dans un sérieux débat de politique intérieure, engagé entre les partis politiques, qui ne date pas d’hier. Ainsi nous pouvons considérer comme un fait positif la décision du gouvernement travailliste de reporter à l’automne prochain la prise de la décision sur l’attitude à adopter à l’égard des futurs candidats bulgares et roumains à l’immigration en Grande-Bretagne.
Force est également de reconnaître que ce même débat souffre d’une certaine dose de partialité. La pratique actuelle montre que les ressortissants bulgares ayant tenté leur chance en Grande-Bretagne ne sont pas obligatoirement des gens sans instruction, peu qualifiés, aptes uniquement à de durs labeurs au noir. Bien au contraire, les données indiquent que de centaines de jeunes bulgares, placés dans les conditions d’une concurrence loyale et correcte, font de très belles carrières dans des sociétés et des compagnies qui ont pignon sur rue et qui demandent de sérieux savoir et savoir-faire dans le domaine des banques, des travaux publics et des hautes technologies informatiques. Et puis, l’accès des Bulgares au marché du travail britannique n’est ni incontrôlable, ni clandestin. Il existe en Bulgarie une dizaine d’agences licenciées qui recrutent des cadres à la demande de sociétés britanniques, d’après des critères très stricts. Plus de 130 bulgares sont ainsi partis travailler en Angleterre depuis deux ans. D’autre part, les sondages d’opinion révèlent que pour les Bulgares, la Grande-Bretagne n’est pas leur destination privilégiée quand il s’agit d’émigrer ou de tenter sa chance à l’étranger. D’ailleurs, le désir d’émigrer devient de plus en plus faible ces dernières années en Bulgarie.
Je ne pense donc pas que ce tapage médiatique qui pointe du doigt les travailleurs bulgares renforcera les peurs des Britanniques et fera changer leur opinion des immigrés de notre pays. Quant à nous, c’est une leçon à tirer de cet avertissement qui nous donne une idée réelle de ce qui nous attend dans notre future Maison Europe, agrandie encore plus après l’arrivée de la Roumanie et de la Bulgarie.

Kostadin Filipov
Version française : Sonia Vasséva