la corruption est toujours au rendez-vous
Malgré des statistiques encourageantes, le gouvernement ne semble toujours pas en mesure de juguler la corruption dans les plus hautes sphères de l’Etat. Les occidentaux semblent s’impatienter et pressent l’Etat bulgare de continuer la lutte. Sous peine de mesures de rétorsion...
Par Alexandre Alexandrov
La corruption dans les échanges entre le monde des affaires et l’administration bulgare diminue. Le taux de corruption chez les politiques reste élevé et le gouvernement n’arrive pas à combattre ce phénomène dans les niveaux les plus élevés du pouvoir. Telles sont les conclusions d’une enquête effectuée par le Centre d’études sur la démocratie et l’agence Vitosha Research.
La baisse du nombre d’entreprises ayant effectuées des payements « au noir » indique que leur fragilité face à la corruption diminue. On remarque cependant que cette amélioration pourrait n’être que temporaire et ne résulter que de facteurs ponctuels.
L’enquête constate deux tendances inquiétantes. Les entreprises considèrent que la corruption dans le monde politique reste élevée, mais sont sceptiques quant à la capacité du gouvernement à combattre ce problème, surtout dans les hautes sphères du pouvoir.
Parallèlement, le ministre de l’intérieur, Roumen Petkov, a annoncé que, lors de la campagne anticorruption menée en 2006, son ministère et la commission anticorruption gouvernementale avaient reçu 8500 alertes. 100 affaires parmi les 240 cas impliquant des fonctionnaires ont déjà été résolues. Bilan : 40 infractions confirmées. 8000 alertes ont été transmises aux inspections générales du Conseil des ministres et aux institutions concernées.
Le chef de la Chambre d’économie bulgare, Bozhidar Danev, a précisé que 7 secteurs qui pourraient potentiellement être touchés par la corruption sont en observation. Parmi eux, on trouve la fiscalité, les charges sociales, le budget et les appels d’offres publiques.
Bozhidar Danev a annoncé les résultats d’une campagne de subvention pour les petites et moyennes entreprises. Chaque entreprise avait droit à 50 000 € maximum. Parmi les 1 444 projets déposés, 198 ont été acceptés. « Parmi ces derniers, 31 ne répondaient pas à la condition d’avoir une activité de production et 23 appartenaient à des personnes juridiquement liées entre elles » a expliqué M. Danev. Il a évoqué l’exemple d’un couple possédant deux entreprises différentes et ayant obtenu 50 000 € pour chacune d’entres elles.
Le premier conseiller de l’ambassade américaine en Bulgarie, M. Alexander Karagiannis et le représentant de la Commission européenne, Fernando Ponz Canto, ont averti que, dorénavant, la Bulgarie allait être encore plus strictement observé dans son combat contre la corruption.
« L’Etat doit répondre non seulement aux attentes de la Communauté internationale, mais aussi à celles de ses citoyens » a précisé M. Karagiannis. Selon lui, les entreprises internationales souhaiteraient pouvoir compter sur la transparence et l’efficacité de la justice et des lois bulgares. Selon lui, de nombreuses publications évoquent la corruption en Bulgarie, l’inefficacité du système judiciaire et racontent des cas d’entreprises ayant du payer un pot-de-vin pour obtenir une licence. De son côté, M. Ponz Canto a évoqué le prochain rapport de la Commission européenne prévu pour juin 2007. D’éventuelles mesures de rétorsion devraient être prise.